Les Éditions Nationale 13 et Philippe Bertin sortent un tout premier roman, Le mot de la fin
Le mot de la fin aux éditions Nationale 13
Le mot de la fin est un livre bien particulier car il est à la fois le tout premier roman de Philippe Bertin et le tout premier roman des Éditions Nationale 13. Il raconte l’histoire de Gabriel, « plume des cercueils » malgré lui :
Pour son dernier reportage avant le départ en retraite, Gabriel est envoyé aux confins de la campagne normande, à Saint-Jean-des-Près. Ce petit village de deux cents âmes va changer sa vie. Au café de Camille, ultime commerce en activité, Gabriel se découvre de nouveaux amis qui l’encouragent à écrire de drôles d’hommages… les oraisons funèbres des défunts du village : leur mot de la fin. Gabriel devient l’écrivain public des « sans-vie » qui n’auront plus jamais mal aux dents. Geneviève, René, André, Raymonde, Roger, Émile… les inhumations s’enchaînent, la petite entreprise de Gabriel se porte de mieux en mieux et l’église du village ne désemplit pas. Jusqu’au jour où, sans que personne ne comprenne pourquoi, Gabriel quitte brusquement le village…
Si l’auteur se garde de toute ressemblance « avec des situations réelles ou des personnes existantes », sa carrière de journaliste en Normandie lui inspire les vies truculentes de personnages particulièrement attachants. « L’idée de ce roman est née de deux expériences que j’ai vécues, explique Philippe Bertin. Un jour, un ami m’a demandé d’écrire en urgence une oraison funèbre pour une de ses connaissances. Je ne connaissais absolument pas cette personne et j’ai écrit un texte à partir des quelques informations que mon ami m’avait données. Comme Gabriel, j’ai rédigé à l’heure du déjeuner au restaurant sur un bout de nappe en papier. »
Extrait du Mot de la fin
La Mère casseroles avait préparé une tête de veau sauce gribiche. J’ai adoré. Le texte est venu d’un jet. J’avais à peine fini ma tête, Rosy m’a demandé si j’en voulais encore un peu. J’ai dit oui : la tête de veau a porté chance à Geneviève. Elle a eu un bel enterrement.
Philippe Bertin poursuit : « Dans ma carrière de journaliste j’ai comme Gabriel dû m’immerger plusieurs jours dans un petit village normand. J’y ai rencontré beaucoup de personnes différentes, ce qui m’a inspiré le décor du Mot de la fin. »
Extrait du Mot de la fin
Département de la Manche, Saint-Jean-des-Prés, terminus, attention à la marche en descendant du train. Sauf qu’ici il n’y a plus de train depuis longtemps. Y en a-t-il jamais eu ? Pascal, mon copain de bureau riquiqui, en rigole encore : « T’aurais pu choisir un autre bled que celui-là. » Un autre trou du cul du monde ? Ben non justement. C’est la règle qu’on m’a fixée : trouver un lieu qui soit loin de tout… loin d’une autoroute, loin d’un supermarché, d’une grande ville, d’un cinéma ou d’un théâtre. Loin même d’une route nationale et évidemment loin d’un code wifi, loin quoi.
Extrait (incipit)
Il y a Marco, c’est un habitué.
Et puis Fernand qui connaît Marco qui connaît Francis. Des habitués aussi. Ils sont tous voisins.
Ils sont devenus mes copains de bistrot, pas seulement de bistrot d’ailleurs. Je vais vous expliquer comment tout cela est arrivé. Le pourquoi du comment, le pourquoi d’une vie qui soudain déconne, part en vrille. C’est pas Top Gun qui s’emmêle les ailes d’avion mais ça y ressemble un peu : une vie qui part en piqué et qui déraille. Et quand je dis déraille, je ne fais pas semblant.
Dans ce livre, vivants et défunts partagent des histoires aussi drôles que touchantes. Un récit savoureux côtoyant la mort avec gaieté et humilité, dans un monde rural bien loin des clichés…
Un roman écrit pendant le confinement
Philippe Bertin a commencé à écrire sa fiction en 2020 pendant le premier confinement. « J’écrivais une ou deux pages par jour et je prenais ça comme un exercice d’écriture amusant, se souvient-il. J’y suis revenu plus tard en nourrissant mon texte d’anecdotes inspirées de mes rencontres journalistiques. » Courant 2022, lorsqu’il soumet son manuscrit à Arnaud Digard, directeur des Éditions Nationale 13, il n’imagine pas que celui-ci lui apportera une réponse aussi rapide. « J’ai immédiatement aimé le pitch de l’histoire, explique Arnaud Digard. J’avais le souhait de lancer une collection roman à notre catalogue, la proposition de Philippe tombait au bon moment. »
L’équipe éditoriale composée de cinq personnes, s’empare du projet et un travail se met en place jusqu’à la date d’impression du livre au mois d’avril. « Nous avons amendé le texte en travaillant avec Philippe Bertin, déclare Arnaud Digard. Puis nous avons créé une charte graphique et typographique pour cette nouvelle collection « roman », en apportant un soin particulier à la création de la couverture qui doit susciter la curiosité et permettre aux lecteur d’imaginer l’histoire. Le choix de créer une illustration originale accompagnée d’une couleur Pantone vive a été retenu. Un soin particulier a été apporté à la conception, au montage et à la fabrication du livre. Nous avons sélectionné un papier bouffant spécial pour la qualité de son toucher et de sa prise en main. La qualité de l’objet doit refléter la qualité de l’œuvre littéraire de l’auteur » Le mot de la fin a été imprimé en France. Il est diffusé en librairie mais est également disponible sur www.nationale13.fr
« La collaboration avec l’équipe Nationale 13 a été précieuse, capitale, complice et joyeuse ! conclut Philippe Bertin. Ensemble nous avons patiné, peaufiné ce livre. Le travail de l’éditeur permet à l’auteur de prendre un certain recul sur son texte pour qu’il rencontre son lectorat. C’est une expérience collaborative très enrichissante et positive. C’est très appréciable pour une première expérience du roman. »